Lorsqu’il est question de la perte d’un(e) conjoint(e), souvent, le sujet abordé est centré sur le processus de deuil. Comment le vivre, le traverser ou encore comment accepter son nouveau statut de veuf(ve).

La question qui n’est malheureusement pas souvent discutée est le fait de renouer avec l’amour après la mort de son conjoint car les écueils peuvent être nombreux.

Il y a déjà la différence entre la perte d’un membre de sa famille par exemple, et d’un(e) partenaire de vie car un parent ne se remplace pas. Si on perd sa mère par exemple, jamais on ne pourra en avoir une autre et reconstruire une nouvelle relation « maternelle » avec une autre personne.

Et c’est justement le fait d’avoir, dans un avenir proche ou lointain, la perspective de reconstruire et vivre une nouvelle relation amoureuse avec un(e) autre partenaire qui complique le processus. Car en plus du tsunami d’émotions qui nous envahit, les croyances et le regard des autres peuvent avoir des impacts parfois négatifs sur nous, et rendre les choses encore plus complexes.

Et c’est que nous allons voir tout au long de cet article, notamment comment jongler avec toutes ces émotions qui vont nous envahir, voire nous submerger, et comment se permettre de connaître à nouveau ce sentiment d’amour qui nous a semblé partir avec notre conjoint(e) décédé(e).

Nous avons pu en discuter avec mon amie Rachel Galerme, qui est sophrologue, lors d’un interview durant laquelle elle m’a invitée à parler du sujet, ayant toutes les deux eu à faire face à la perte de nos conjoints il y a 5 ans pour elle et deux ans pour moi.

Je vous invite à regarder cette vidéo dans laquelle nous en parlons sans tabous.

Myriam Bidaud et Rachel Galerme à l'affiche de la vidéo du Live sur YouTube

 

Comment gérer le sentiment de culpabilité ?

Qu’elles que soient les circonstances, lorsque l’on perd son conjoint, surtout dans les premiers mois suivant cette perte, la possibilité de retomber à nouveau amoureux(se) nous semble inenvisageable. Et c’est un sentiment tout à fait normal.

On a un sentiment de grand vide, d’impuissance et notre chagrin est démesuré.

La différence, par exemple avec une rupture qui est une épreuve aussi très difficile, est que quand la relation prend fin, on en conclu, après un temps souvent assez court que c’était le point final. On n’a pas ce sentiment d’inachevé qui peut être tout à fait dévastateur.

Et c’est justement là que le sentiment de culpabilité peut se manifester en premier, un sentiment que l’on appelle « la culpabilité morbide ».

« Et si les choses s’étaient passées autrement ? », « J’aurais pu faire ceci ou cela… ». Ce sont des sentiments qui peuvent très vite devenir envahissants et, peuvent stopper le processus de deuil.

Lorsque son conjoint meurt, ces pensées nous traversent car on se sent coupable de ne pas avoir pu changer les choses. Pourtant, on doit accepter que l’on n’ait pas cette « toute puissance » car on n’a pas le contrôle sur ces choses-là, et c’est là la première chose à garder à l’esprit. Ce type de culpabilité, même si elle fait partie du processus de deuil, n’a pas à s’installer et il est important de pouvoir se faire accompagner pour s’en départir si besoin, attention, elle peut être très insidieuse.

Il y a ensuite la culpabilité par rapport au fait de retrouver l’amour « alors que son/sa conjoint(e) est mort ». Ce sentiment est un passage obligé pour toutes les personnes qui ont perdu leur partenaire de vie, et ce, qu’elle que soit leur âge. Beaucoup de personnes dans cette situation, homme ou femme, disent souvent « j’ai l’impression de le/la tromper ». C’est normal car la relation n’a pas réellement eu de point final. Dans bien des cas, il n’y a pas eu d’aurevoir ou de conclusion véritable, souvent on n’a pas eu l’occasion non plus de parler de l’après. Tout ce cheminement c’est à l’endeuillé(e) de le faire maintenant seul(e), et ce n’est pas une mince affaire. Mais avec les mots libérés, l’écriture, la lecture mais aussi tout autre stratégie vous permettant d’exorciser les émotions conflictuelles, cela se passe en nous, en nous permet petit à petit de nous en libérer. Une seule condition, choisir de le faire et ne pas se laisser duper, encore une fois par ces sentiments de culpabilité.

La première chose à faire lorsque cette culpabilité surgit, c’est d’en prendre pleinement conscience et de l’accepter car elle fait partie du processus de deuil.

Ensuite, une fois que l’on aura assimilé ce sentiment et que l’on aura déterminé sa place en nous, il est important de le contrebalancer avec les autres émotions qui nous habitent, comme l’envie, le plaisir ou encore le besoin de se sentir aimé(e). Pourquoi ? Tout simplement parce que ces sentiments et ces émotions-là aussi sont importantes et ont leur place dans notre vie, même si au final, ils sont extrêmement contradictoires.

Une chose qui pourrait aider, c’est de se projeter et d’imaginer ce que lui/elle aurait fait si les rôles avaient été inversés. Bien sûr, il ne faut pas non plus se perdre dans son imagination, mais se demander ce que l’autre aurait fait de pareil ou de différent.
Ensuite de trouver une activité pour s’occuper, une chose que l’on aime comme la lecture, les voyages…

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La peur d’une nouvelle intimité

Une question particulièrement délicate également dans le fait de se projeter dans une nouvelle relation, c’est la question de la sexualité.

Pour certains d’entre nous, aller vers une nouvelle intimité avec une personne différente, notamment après une rupture plus ou moins récente peut s’avérer être difficile. Cette peur d’une nouvelle intimité est exacerbée lorsqu’il s’agit du deuil de son conjoint.

La peur de l’inconnu, les blocages psychologiques comme physiques, la peur de ne pas être à la hauteur, d’autant plus que la culpabilité peut encore se faire ressentir à ce stade, et surtout toutes les émotions qui viennent jouer le rôle de catalyseur, cette étape est particulièrement éprouvante pour la personne qui a perdu son conjoint.

Que la perte soit récente ou non, tous ces sentiments viendront mettre de l’ombre et parasiter nos envies, notre désir et parfois notre curiosité.
Bien sûr, c’est toujours difficile de construire une intimité avec un nouveau conjoint, mais c’est un pas à franchir, tôt ou tard, si l’on veut véritablement bâtir une relation.

Et oui, bien sûr que ce sera différent, bien sûr que cela peut ne pas satisfaisant, et encore moins comme on l’imaginait, mais c’est aussi une marche dans le processus de deuil. Et quelques fois, on a de bonnes surprises mais comment le savoir si on ne se jette pas à l’eau ? La découverte passe forcément par le tâtonnement, par l’expérimentation et même parfois, voire souvent, l’échec, mais il faut se dire que c’est ok.

Pour les femmes, ce serait comparable à faire l’amour après un bébé. Tous les repères sont modifiés, on apprend à avoir du plaisir de manière différente et on redécouvre son corps et bien souvent on réapprend à l’aimer.
C’est une reconnexion avec soi-même et il y aura beaucoup d’émotions, beaucoup de changements aussi du côté physique, et viendra s’ajouter à tout cela, une tentative de connexion avec une personne nouvelle qui peut être totalement différent du conjoint que l’on a perdu car de tout façon, ce sera différent et il faut accepter cette idée.

Mais même si cette étape du cheminement du deuil est relativement délicate, elle est nécessaire et cruciale pour aller vers une nouvelle relation et l’AMOUR, tout en évitant de se mettre de pression et de se laisser décourager par toutes les croyances, qui sont en général, surfaites.

 

Reprendre confiance en soi

Même si c’est à des degrés différents, comme pour l’infidélité ou encore une rupture difficile, la confiance en soi va également en prendre un coup dans la perte d’un conjoint.

C’est un sentiment véritablement légitime car c’est comme un avenir qui aura été fauché à nous et qui ne nous aura pas simplement ébranlé mais aura bouleversé tout notre être.

C’est la raison pour laquelle il est important de se reconstruire petit à petit en prenant soin de soi, en restant à l’écoute de ses besoins, de ses envies et en apprenant à être sensible à ce nous ressentons et à l’accepter.
Perdre son partenaire, comme perdre tout être qui nous est cher d’ailleurs, est une partie et sera à jamais une partie de ce que nous sommes. C’est une blessure qui mettra beaucoup de temps à cicatriser et qui sera toujours là car ce partenaire va toujours avoir une place, sa place, mais se dire et accepter que nous, nous continuons d’évoluer et accepter ces changements, cela va venir nourrir notre confiance et notre estime de soi.

L’environnement aussi joue beaucoup sur cette reconstruction car le regard des autres est inévitable. Même si leur avis n’est pas toujours sollicité, notre entourage peut nous déstabiliser, voire nous blesser et il est important de ne pas se laisser atteindre.
Par contre, quand les personnes qui nous entourent feront part de leurs conseils et le feront avec bienveillance, ces encouragements et ce réconfort viendront booster notre confiance en nous. C’est pour cela qu’il est primordial de « filtrer » ce qui viendra nous atteindre de par notre environnement.

 

Comment et à quel moment en parler dans sa nouvelle relation ?

Aborder le fait d’avoir perdu son conjoint est un sujet épineux lorsque l’on entame une nouvelle relation, tout simplement parce qu’il n’y a pas de mode d’emploi qui fera que cela va bien ou moins bien se passer.

Il n’y a pas de moment « idéal » pour en parler pour que la pilule passe car de toute façon, ce sera toujours délicat.

Dès le premier rencart, après la première nuit, une semaine après, un mois… La question n’est pas surtout « à quel moment ? » mais « de quelle manière ? ». Pourquoi ? Parce que chaque couple a son rythme, a son cheminement, alors donner une date ou une étape précise reviendrait à standardiser toutes les relations, ce qui est impossible.

La connexion entre deux personnes peut se faire tout naturellement comme peut prendre du temps. Il n’y a pas de moment « précis » mais plus des conditions idéales mais dans tous les cas, il va falloir en parler tôt ou tard.

Bien entendu, il ne s’agit pas de tout déverser dès les premiers instants comme pour dire « Attention ! Telle est la situation ! » car cela peut en effet faire reculer l’autre. Mais il n’est pas non plus question d’attendre « LE » moment parfait qui pourrait ne jamais arriver et donc attendre trop longtemps car cela pourrait être considéré comme un manque de franchise, voire un piège…

Alors, le « bon » moment est tout simplement lorsque l’on sent que la connexion avec cette personne est suffisamment mature et que l’on voit qu’il y a une possibilité de construire quelque chose avec elle, notamment une relation basée sur la confiance et que l’on sent que le processus s’enclenche.

Ensuite, en parler ne veut pas nécessairement tout dire en une seule fois car il est important de se donner le temps de se découvrir et de se dévoiler. On avance un pas après l’autre car il n’y a pas lieu de courir, ce sera toujours une partie de nous, de notre histoire alors il/elle en apprendra de toute façon davantage sur nous au fur et à mesure que l’on avancera dans la relation.
Cela fait partie du processus de découverte mutuelle où l’on donne chacun de soi, où l’on échange, et non un monologue sur l’histoire de notre vie.

Le moment d’aborder le sujet du deuil devra se faire le plus naturellement possible et quand on sentira que c’est le bon moment, il faudra prendre son courage et en parler, car bien sûr, il faudra du courage et de la patience. Et c’est pour cela que chaque étape du processus de deuil est importante, car pour pouvoir en discuter librement, il faut l’accepter et avancer avec ce chapitre de notre histoire.

 

Retrouver l’Amour après la perte de son conjoint n’est pas hors de portée car on a tous droit à l’Amour et à une relation épanouissante. Ce n’est pas facile et le processus, en plus du processus de deuil, peut s’avérer long et délicat, mais cela en vaut le coup, quelque que soit notre âge.

Accepter et dépasser ce sentiment de culpabilité, se donner le temps d’aller mieux, réapprendre à s’aimer et s’estimer pour regagner de la confiance en soi et enfin accepter cette partie de ce que nous sommes et de notre histoire sont les étapes les plus importantes vers le cheminement vers une nouvelle relation qui sera de tout manière différente, avec une personne nouvelle qui elle aussi a sa propre histoire et ses propres bagages.

Construire une relation se fait à deux. Perdre son conjoint avec qui on a construit quelque chose est une épreuve plus que douloureuse et durant laquelle nos repères, nos perspectives ont été mis à mal et même pour certain(e)s détruits, mais la beauté de la vie (avec la force de l’Amour) est que jamais elle n’est véritablement figée, elles se dé construit pour reformer de nouvelles forment, se redécouvre et se renforce.

Le/la conjoint(e) défunt(e) aura toujours sa place dans notre cœur et notre histoire mais il y a et y aura toujours de la place pour plus d’amour, pour les personnes qui nous sont chères, et pour une nouvelle personne. Ne renonçons pas à la vie, ne renonçons pas à l’Amour, apprenons à nous ouvrir malgré tout.

 

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