Avez-vous déjà entendu dire que dans un couple on est toujours six personnes ? C’est pourtant le cas ! Il y a les deux partenaires, mais aussi leurs parents. Pas en chair et en os je vous rassure. En fait, le couple de nos parents, leur façon d’interagir au sein de leur relation, le modèle qu’ils projetaient alors que vous grandissiez a un impact important sur vos relations de couple.

Il est assez rare qu’à ses débuts un couple se penche sur les modèles parentaux de l’un ou de l’autre. Nous n’avons pas conscience de leur importance et de leurs effets sur le couple. Souvent, c’est dans les moments de grands bouleversements, de changements que leur influence se fait sentir, même si nous ne la reconnaissons pas.

Nous parlerons ici de la façon dont nous construisons une image mentale de nos parents, comment cette image influe sur nos prises de décisions et sur nos émotions, et finalement, comment gérer l’impact de nos modèles parentaux sur notre couple.

 

Quelle est l’image que nous avons du couple de nos parents ?

Avant toute chose, il faut faire la différence entre l’image que nous avons de nos parents par rapport à leur façon d’agir avec nous, en tant que parent, ou leur façon d’agir dans le couple, en tant que conjoint. Nous avons plus facilement conscience de leur rôle en tant que père et mère. L’image mentale que nous nous faisons d’eux en tant que couple se construit à notre insu, à un très jeune âge.

Avant même que nous ayons 3 ans, notre inconscient commence à emmagasiner des scènes du quotidien, à tirer des conclusions basées sur les interactions dont un enfant est témoin. Même si un enfant aussi jeune n’est pas capable de comprendre tout ce qui se joue, il comprend déjà beaucoup de choses :
Quel est le rôle de maman dans la maison et dans le couple ?
Quel est le rôle de papa dans la maison et dans le couple ?
Comment maman agit envers papa ?
Comment papa agit envers maman ?
Comment maman réagit quand papa fait quelque chose (de positif ou négatif) ?
Comment papa réagit quand maman fait quelque chose (de positif ou négatif) ?

Ces concepts, qui peuvent donner l’impression d’être vagues, flous, vont s’imprimer dans l’inconscient de l’enfant et influencer ses relations futures. Tout comme à cet âge l’enfant apprend tout par imitation, que ce soit apprendre à parler, à manger, à s’habiller, l’enfant apprend aussi comment un couple devrait fonctionner et comment il ou elle devrait agir dans un couple. Vous ne vous souvenez pas avoir appris à tenir vos couverts, à enfiler un pantalon ou à prononcer les mots correctement, pourtant vous faites toutes ces choses sans même y penser aujourd’hui. De même, vous ne vous souvenez pas avoir « appris » comment fonctionne un couple, mais vous laissez cette image mentale influencer votre façon d’agir dans votre couple aujourd’hui.

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Vouloir inconsciemment rejouer les mêmes scènes

Tout comme on ne se pose pas de questions sur notre façon de faire nos lacets ou tenir une fourchette, on ne se pose pas de question sur notre façon d’agir dans notre couple. Ayant appris par mimétisme, nous allons inconsciemment vouloir rejouer les mêmes scènes que celle dont nous avons été témoin dans notre petite enfance.

Dans la mesure où nos parents sont humains, les scènes dont nous avons été témoin ne représentaient pas toujours une relation saine. Nous avons donc tendance à reproduire leurs erreurs. Il arrive aussi qu’on s’éloigne du « script » des scènes formatives dont nous avons été spectateur. Dans ces cas-la il est possible qu’on ressente une culpabilité diffuse, le sentiment que quelque chose ne va pas. Il peut être difficile de déterminer la cause de ce mal-être et de remédier à la situation.

Prenons un exemple :
Mme X décide de devenir une entrepreneure. C’est une grosse décision et elle a le soutien de son mari. Au début, elle travaille de son domicile et décide de mettre ses enfants à la crèche. Hors Mme X a du mal à s’épanouir dans son couple, dans son rôle de mère, dans sa vie professionnelle et devient de plus en plus irritable. Quand elle est avec ses enfants, elle a peur de ne pas accorder assez de temps à son entreprise, quand elle travaille, elle culpabilise de ne pas donner à ses enfants l’attention dont ils ont besoin. Elle est perpétuellement déchirée et que ce soit quand elle travaille ou quand elle est avec ses enfants, elle n’est jamais présente à 100%. Cette culpabilité, largement inconsciente, rejaillit sur son couple. Elle reproche à son mari de ne pas la soutenir, de ne pas comprendre sa situation, de ne pas en faire assez.

Il se trouve que la mère de Mme X a décidé de cesser de travailler quand elle a eu son deuxième enfant afin de se consacrer à leur éducation. C’était un choix qui l’a rendue heureuse, a rendu la famille heureuse, a rendu son mari heureux. Sans le savoir, Mme X se sent coupable de ne pas reproduire ce schéma et a peur de ne pas être heureuse et de ne pas rendre sa famille heureuse. C’est pour cela qu’il faut avoir conscience du modèle parental dont nous sommes imprégnés.

Et il est encore plus important d’apprendre à faire ses propres choix.

 

Faire ses propres choix

Faire un choix différent de celui-ci de ses parents ce n’est pas faire un mauvais choix. Faire des choix similaires à ceux de nos parents, ce n’est pas non plus un mauvais choix. En fait, une fois que vous avez du recul par rapport au modèle parental que vous avez, vous vous en libérez un peu. Vous arrivez à reprendre le pouvoir sur votre prise de décision.

Il faut aussi réaliser que certains modèles parentaux étaient fondamentalement dysfonctionnels. Cela prend parfois des années et beaucoup de blessures, mais en réalisant que vous avez laissé un modèle parental influencer vos relations de façon négative, vous pouvez prendre la responsabilité de remédier à la situation. Il ne faut pas oublier que personne n’est condamné à reproduire les erreurs de ses parents. La façon d’agir dans une relation de couple n’est pas génétique, et il n’y a pas de fatalité, à tout moment on peut prendre conscience de ce qu’ils se passe, des causes sous-jacentes de notre comportement et décider d’agir afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs pour s’épanouir à deux.

 

Communiquer à son/sa partenaire sur ce que l’on vit

La communication au sein du couple est souvent difficile. Elle l’est déjà quand chaque conjoint est au courant de ce qu’il se passe ou a des expériences en commun. Cela est encore plus compliqué quand votre partenaire ne connait rien de l’origine du souci, à savoir le modèle parental auquel vous avez été exposé lors de votre petite enfance. Il faut garder à l’esprit que le fait de ne pas saisir la situation peut causer beaucoup d’angoisse et de sentiment d’insécurité chez notre partenaire.

De ce fait, il ou elle peut commencer à lancer des pics, remettre en doute pas mal de choses. Il est clair que si on sent que la situation dégénère, il n’est pas possible de se laisser faire et de devenir malheureux. Poser des limites claires et des règles de conduite : pas de pics, pas de petites remarques désobligeantes, apprendre à se parler avec bienveillance, et s’écouter surtout. Partir du principe que le point de vue de chacun est valable à cent pour cent.

Ceci dit, il est de notre responsabilité de non seulement expliquer la situation à son ou sa partenaire, mais aussi de voir clairement comment notre passé affecte la relation et comment y remédier. Personne n’est infaillible et nous avons souvent tendance à projeter sur notre partenaire les sentiments profonds que nous avons du mal à gérer. Quand on se sent coupable, on va projeter cette culpabilité sur notre partenaire, idem pour les sentiments de colère, de peur, ou d’appréhension.

Commencez par rassurer votre conjoint au sujet de vos sentiments. Souvent, notre façon d’agir quand nous sommes dans un cycle de « reproduction » d’un modèle parental, est que nous avons du mal à exprimer nos sentiments. Cela ne va pas résoudre le problème, mais cela va définitivement aider à créer un climat de confiance qui permettra d’ouvrir le dialogue pour savoir où en est chacun. Ensuite, accepter d’avancer par tâtonnements, accepter que l’on ne sache pas mais s’engager à chercher, à regarder ensemble ce qu’il se passe.

Quand les sentiments de colère, de culpabilité, de frustration sont apaisés, il est possible de trouver des solutions à deux. Vous n’êtes plus victime de vos conceptions inconscientes. Le couple ne peut que bénéficier de cette démarche, vous renforcez votre lien, votre intimité émotionnelle. Chacun se remet au service de la relation, du nous, du lien qui les unit.

 

Une démarche difficile

On a tendance à penser avec humour que tous les psys s’intéressent toujours avant tout à nos parents. Ce n’est pourtant pas un hasard. Comme nous l’avons vu plus haut, nos premières années de vie ont une influence primordiale sur l’image mentale du couple que nous construisons et sur notre façon d’agir elle-même. Hors, pour certaines personnes la petite enfance est une période non seulement charnière mais aussi un moment qui a laissé des cicatrices psychologiques plus ou moins importantes.

Il peut être particulièrement difficile d’affronter ces émotions, ces sentiments, réactivés à l’occasion de la rencontre avec l’autre. Pour son propre bien-être et pour celui du couple, il peut être important de requérir l’aide d’un professionnel. Que ce soit avec une thérapie de couple ou une thérapie individuelle, certains individus bénéficieraient énormément d’un soutien qui les aidera à intégrer les répercussions des scènes dont il ou elle a été témoin.

 

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